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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/345

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arrive ordinairement dans les combats de cavalerie, et amène toujours une fâcheuse confusion. » Là, au contraire, les escadrons restèrent séparés, combattirent isolément, et lorsque l’un d’eux s’avançait, ses flancs étaient protégés par les autres. Correus fit alors sortir du bois le reste de sa cavalerie. Un combat acharné s’engagea de toutes parts, sans résultat décisif, jusqu’à ce que l’infanterie ennemie, débouchant de la forêt en ordre serré, fit reculer la cavalerie des Romains. Les soldats armés à la légère, qui précédaient les légions, se placèrent entre les escadrons et rétablirent le combat. Après un certain temps, les troupes, animées par l’approche des légions et l’arrivée de César, jalouses d’obtenir seules l’honneur de la victoire, redoublèrent d’efforts et eurent l’avantage. Les ennemis, au contraire, découragés, se mirent à fuir ; mais ils furent arrêtés par les obstacles mêmes qu’ils avaient voulu opposer aux Romains. Un petit nombre s’échappa cependant en traversant la forêt et la rivière. Correus, inébranlable devant cette catastrophe, refusa obstinément de se rendre et tomba percé de coups.

César, après ce succès, espéra que, s’il poursuivait sa marche, l’ennemi, consterné, abandonnerait son camp, qui n’était qu’à huit milles du champ de bataille. Il passa donc l’Aisne, non sans de grandes difficultés.

Les Bellovaques et leurs alliés, instruits par les fuyards de la mort de Correus, de la perte de leur cavalerie et de l’élite de leur infanterie, craignant à chaque instant de voir paraître les Romains, convoquèrent, au son des trompettes, une assemblée générale, et décidèrent, par acclamation, d’envoyer au proconsul des députés et des otages. Les barbares implorèrent leur pardon, alléguant que cette dernière défaite avait ruiné leur puissance, que la mort de Correus, instigateur de la guerre, les délivrait de l’oppression, car, pendant sa vie, ce n’était point le sénat qui gouvernait, mais