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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/346

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une multitude ignorante. À leurs prières César répondit « que l’année précédente les Bellovaques s’étaient soulevés de concert avec les autres peuples gaulois, mais qu’eux seuls avaient persisté dans la révolte. Il était trop commode de rejeter ses fautes sur ceux qui n’existaient plus ; mais comment croire qu’avec le seul secours d’une faible populace un homme eût eu assez d’influence pour exciter et entretenir la guerre contre la volonté des chefs, la décision du sénat et le vœu des gens de bien ? Toutefois le mal qu’ils s’étaient attiré à eux-mêmes lui était une suffisante réparation. »

La nuit suivante, les Bellovaques et leurs alliés se soumirent, excepté Commius, qui s’enfuit dans le pays d’où il avait tiré récemment des secours. Il n’avait pas osé se fier aux Romains, en voici la raison : l’année précédente, en l’absence de César, T. Labienus, averti que Commius conspirait et préparait une insurrection, crut pouvoir, sans être taxé de mauvaise foi, dit Hirtius, réprimer sa trahison. Sous prétexte d’une entrevue, il envoya C. Volusenus Quadratus avec des centurions pour le tuer ; mais, lorsqu’ils furent en présence du chef gaulois, le centurion chargé de frapper manqua son coup, et ne fit que le blesser ; de part et d’autre on tira l’épée : Commius put échapper[1].


Dévastation du pays des Éburons.

IV. Les peuplades les plus guerrières avaient été vaincues, et aucune ne songeait plus à la révolte. Cependant beaucoup d’habitants des pays nouvellement conquis abandonnaient les villes et les campagnes pour se soustraire à la domination romaine. César, voulant arrêter cette émigration, répartit son armée dans différentes contrées. Il appela à lui le questeur Marc-Antoine avec la 12e légion, et envoya le lieutenant Fabius avec vingt-cinq cohortes dans une

  1. Guerre des Gaules, VIII, xxiii.