Aller au contenu

Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/351

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

échappé avec un petit nombre des siens, ne put rejoindre Drappès.

Rebilus apprit bientôt par des prisonniers que le reste des troupes sorties de l’oppidum se trouvait avec Drappès à une distance de douze milles, et que, par un hasard heureux, aucun fuyard ne s’était dirigé de ce côté pour lui porter la nouvelle du dernier combat. Le général romain envoya en avant toute la cavalerie et l’agile infanterie germaine ; il les suivit avec une légion sans bagages, laissant l’autre à la garde des trois camps. Arrivé près de l’ennemi, il sut par ses éclaireurs que les barbares, négligeant les hauteurs, selon leur habitude, avaient placé leur camp sur les bords d’une rivière (probablement la Dordogne) ; que les Germains et la cavalerie les avaient surpris, et que déjà on en était aux mains. Rebilus alors s’avança promptement à la tête de la légion, rangée en ordre de bataille, et s’empara des hauteurs. À l’apparition des enseignes, la cavalerie redoubla d’ardeur ; les cohortes se précipitèrent de toutes parts, les Gaulois furent pris ou tués, le butin fut immense, et Drappès tomba au pouvoir des Romains.

Rebilus, après cet heureux fait d’armes, qui lui coûta à peine quelques blessés, revint sous les murs d’Uxellodunum. Ne redoutant plus aucune attaque du dehors, il se mit résolument à l’œuvre et continua la contrevallation. Le jour suivant Fabius arriva suivi de ses troupes, et partagea avec lui les travaux du siège.

Tandis que le midi de la Gaule était le théâtre de graves agitations, César avait laissé le questeur Marc-Antoine avec quinze cohortes chez les Bellovaques. Pour ôter aux Belges toute idée de révolte, il s’était rendu dans les pays voisins avec deux légions, s’était fait donner des otages et avait rassuré les esprits par des paroles bienveillantes. Arrivé chez les Carnutes, qui s’étaient soulevés les premiers l’année précédente, il reconnut que le souvenir de leur conduite