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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/357

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Les Gaulois ne pouvaient sortir de la ville que par ce col et par le versant occidental de la montagne. Il importait de savoir, d’après cela, si les Romains firent une contrevallation le long de la Tourmente, sur les pentes des hauteurs du château de Termes et de Montbuisson. Malheureusement le chemin de fer de Périgueux à Capdenac, qui traverse l’emplacement où la contrevallation aurait pu être établie, a dû faire disparaître les traces des travaux romains : les fouilles pratiquées au-dessus de cette ligne n’ont rien donné.

La découverte la plus intéressante est celle de la galerie souterraine[1]. Jusqu’au moment où les fouilles furent commencées, une partie des eaux de pluie qu’absorbe le plateau du Puy d’Issolu venait jaillir près du village de Loulié par deux sources A et A’. (Voir planche 32.) La source A’ sort d’un ravin et correspond au thalweg du versant ; quant à la source A, on reconnaissait facilement, à l’aspect des lieux, qu’elle avait été déviée de son cours naturel. Les fouilles ont montré, en effet, qu’elle est produite par les eaux qui coulent dans la galerie romaine. Cette galerie a été rouverte sur une étendue de 40 mètres. Elle fut creusée dans un massif de tuf, de près de 10 mètres d’épaisseur, produit pendant les siècles antérieurs à César. Sa forme est celle d’un plein cintre supporté par deux pieds-droits ; ses dimensions moyennes sont de 1m,80 de hauteur sur 1m,50 de largeur. Les vases, entraînées par les eaux et accumulées depuis l’époque du siège d’Uxellodunum, avaient presque comblé la galerie, ne laissant plus au sommet de l’intrados qu’un vide, en forme de segment de cercle, de 0m,50 de corde sur 0m,15 de flèche. C’est par ce vide que coulait l’eau au moment des fouilles.

Avant d’arriver au tuf, les premiers travaux souterrains des Romains eurent lieu dans les terres franches, qu’ils

  1. Elle est due aux recherches persévérantes de M. J. R. Cessac, assisté, plus tard, par la commission départementale du Lot.