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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/392

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gner la plus vive admiration et invoquer son appui[1] ; des femmes même se rendirent à Lucques, et le concours fut tel qu’on y vit jusqu’à deux cents sénateurs à la fois ; cent vingt licteurs, cortège obligé des premiers magistrats, assiégeaient la porte du proconsul[2]. « Déjà, écrit Appien, il disposait de tout par son ascendant, par ses richesses, et l’empressement affectueux avec lequel il obligeait tout le monde[3]. »

Que se passa-t-il dans cette entrevue ? On l’ignore ; mais

  1. « Appius, dit-il, s’est rendu près de César pour lui arracher quelques nominations de tribuns. » (Cicéron, Lettres à Quintus, II, xv.)
  2. Appien, Guerres civiles, II, xvii. — Les consuls et les proconsuls avaient douze licteurs ; les préteurs, six ; les dictateurs, vingt-quatre, et le maître de la cavalerie, un nombre qui a varié. Les édiles curules, les questeurs et les tribuns du peuple, n’ayant pas l’imperium, n’avaient pas de licteurs. Comme, lors de la conférence de Lucques, il n’existait ni dictateurs, ni maître de la cavalerie, le chiffre de cent vingt faisceaux ne peut s’appliquer qu’à l’ensemble de l’escorte de proconsuls et de préteurs. il n’est pas probable que les deux consuls alors en charge à Rome se soient transportés à Lucques. D’un autre côté, il était défendu aux proconsuls de quitter leurs provinces pendant la durée de leurs pouvoirs (Voyez Tite-Live, XLI, vii ; XLIII, i.) Mais, comme les conférences de Lucques eurent lieu précisément à l’époque où les proconsuls et les propréteurs partaient pour leurs provinces (nous savons par Cicéron (Lettres à Atticus, III, ix) que ce départ avait lieu aux mois d’avril et de mai), il est probable que les proconsuls et les propréteurs désignés se rendirent à Lucques avant d’aller prendre leurs commandements. Ainsi le chiffre de cent vingt faisceaux représenterait l’ensemble des licteurs des propréteurs ou proconsuls qui pouvaient passer par Lucques avant de s’embarquer soit à Pise, soit à Adria, soit à Ravenne.

    Dans cette hypothèse, nous aurions les chiffres suivants :

    Propréteur de Sicile 6
    Propréteur de Sardaigne 6
    Proconsul d’Espagne citérieure 12
    Proconsul d’Espagne ultérieure 12
    Proconsul d’Afrique 12
    Proconsul d’Asie 12
    Proconsul de Macédoine 12
    Proconsul de Bithynie 12
    Proconsul de Crète 12
    Proconsul de Syrie 12
    Proconsul de Cilicie 12
    Total des licteurs
    120

    Plutarque (Pompée, liii) dit textuellement qu’on vit à sa porte cent vingt faisceaux de proconsuls et de préteurs.

  3. Appien, Guerres civiles, II, xvii.