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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/43

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dans d’autres, ils exploitaient les mines avec habileté et s’adonnaient à la fabrication des métaux. Les Bituriges travaillaient le fer et connaissaient l’art de l’étamage[1]. Les ouvriers d’Alesia plaquaient le cuivre avec des feuilles d’argent pour en orner les mors et les harnais des chevaux[2].

Les Gaulois se nourrissaient principalement de viande de porc, et leurs boissons ordinaires étaient le lait, la bière et l’hydromel[3] ; on leur reprochait d’être enclins à l’ivrognerie[4].

Ils étaient d’un caractère franc et ouvert, hospitaliers envers les étrangers[5], mais vains et querelleurs[6] ; mobiles dans leurs sentiments, amoureux des choses nouvelles, ils prenaient des résolutions subites, regrettant le lendemain ce qu’ils avaient rejeté avec dédain la veille[7] ; portés à la

  1. Guerre des Gaules, VII, xxii. — Pline, XXXIV, xvii, 162, éd. Sillig.
  2. « Deinde et argentum incoquere simili modo cœpere, equorum maxime ornamentis, jumentorumque ac jugorum, Alesia oppido. » (Pline, XXXIV, xvii, 162. — Florus, III, ii).
  3. Le lait et la chair des animaux sauvages ou domestiques, surtout la chair de porc fraîche ou salée, formaient la principale nourriture des Gaulois (Strabon, IV, p.  163). — La bière et l’hydromel étaient la principale boisson des Gaulois (Posidonius, cité par Athénée, IV, p.  151 ; Fragmenta historicorum græc., III, 260). — C’est ce que dit aussi Diodore de Sicile (V, xxvi), qui nous apprend que cette bière était faite avec de l’orge.
  4. Cicéron signalait déjà le penchant des Gaulois à l’ivrognerie (Discours pour Fonteius), et Ammien Marcellin (XV, xii) leur adresse aussi ce reproche, qui se trouve encore consigné dans Diodore de Sicile (V, xxvi).
  5. « Très-hospitaliers, les Gaulois invitaient à leur repas l’étranger dès qu’il se présentait à eux, et ce n’était qu’après avoir bu et mangé avec lui qu’ils s’informaient de son nom et de son pays. » (Diodore de Sicile, V, xxviii).
  6. Strabon (IV, p. 162) dit que les Gaulois étaient d’un caractère franc et avaient bon cœur (mot à mot : sans méchanceté). — Ammien Marcellin (XV, xii), qui écrivait à la fin du Ve siècle, représente les Gaulois comme démesurément vains. — Strabon (IV, p.  165) assure qu’ils étaient très-enclins aux disputes, aux querelles.
  7. César nous parle souvent de la mobilité du caractère de ce peuple qui, pendant longtemps, créa de graves difficultés au peuple romain. « Omnes fere