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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/44

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guerre, recherchant les aventures, on les voyait fougueux à l’attaque, mais prompts à se décourager dans les revers[1]. Leur langage était très-concis et figuré[2] ; en écrivant, ils employaient des lettres grecques.

Les hommes n’étaient pas exempts d’un vice honteux qu’on aurait cru moins commun dans ce pays que chez les peuples de l’Orient[3]. Les femmes unissaient à une rare beauté un courage remarquable et une grande force physique[4].

D’après la tradition transmise par les druides, les Gaulois se vantaient d’être issus du dieu de la terre, ou de Pluton (Dis), suivant l’expression de César[5]. C’est par cette raison qu’ils prenaient la nuit pour point de départ de toutes les divisions du temps. Dans les autres usages de la vie, ils avaient une coutume singulière : ils considéraient comme

    Gallos novis rebus studere et ad bellum mobiliter celeriterque excitari. » (Guerre des Gaules, III, x). — Lampride, dans sa Vie d’Alexandre Sévère, lix, s’exprime ainsi : « Mais les Gaulois, ces esprits difficiles et qui regrettent ce qu’ils n’ont plus, créèrent souvent de graves soucis aux empereurs. » — « Gallorum subita et repentina consilia. » (Guerre des Gaules, III, viii).

  1. Guerre des Gaules, III, xix.
  2. Diodore de Sicile (V, xxxi) dit que le langage des Gaulois était fort concis et très-figuré, que les Gaulois usaient beaucoup de l’hyperbole dans le blâme et dans la louange.
  3. Diodore de Sicile, V, xxxii. — Strabon, IV, p.  165. — Athénée, XIII, p.  603.
  4. Guerre des Gaules, VII, xlvii et xlviii. Chez les Gaulois, les femmes égalent les hommes non-seulement pour la taille, mais encore pour le courage (Diodore de Sicile, V, xxxii). Les femmes des Gaulois étaient grandes et fortes. — Ammien Marcellin (XV, xii) écrit : « Plusieurs étrangers réunis ne pourraient pas lutter contre un seul Gaulois, s’ils prenaient querelle avec lui, surtout au cas qu’il appelât à son secours sa femme, qui l’emporte encore sur le mari par sa vigueur et par ses yeux hagards. Elle serait particulièrement redoutable si, enflant son gosier et grinçant des dents, elle agitait ses bras robustes et blancs comme la neige, prête à jouer des pieds et des poings pour en donner des coups aussi vigoureux que s’ils partaient d’une catapulte. »
  5. Guerre des Gaules, VI, xviii : « Ab Dite patre prognatos. »