Aller au contenu

Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/474

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tout acceptée. Il se rendit ensuite à Narbonne, et de là à Arras, où il établit son quartier général pendant l’hiver. Labienus, de son côté, avait obtenu la soumission complète du pays de Trèves.


Politique de César dans les Gaules et à Rome.

II. Après huit années de luttes sanglantes la Gaule était soumise, et désormais, loin d’y rencontrer des ennemis, César ne devait plus y trouver que des auxiliaires.

La politique avait contribué autant que les armes à ce résultat. Au lieu de chercher à réduire la Gaule en province romaine, le grand capitaine s’était appliqué à fonder sur de puissantes alliances la suprématie de la République, assujettissant les pays conquis aux États dont il était sûr, et laissant à chaque peuple ses chefs, ses institutions, et à la Gaule entière ses assemblées générales.

On a pu remarquer avec quel soin il ménage, dans toutes ses guerres, les peuples qui lui offrent leur concours, et avec quelle généreuse habileté il les traite. Ainsi, dès la première campagne, il relève les Bourguignons de l’état d’infériorité où les tenaient les Francs-Comtois, les rétablit en possession de leurs otages et des droits de patronage sur les États clients[1] ; cédant à leur prière, dans la seconde campagne, il pardonne aux Beauvaisins[2] ; dans la sixième, aux habitants de Sens[3]. En 702 les troupes auxiliaires fournies par les Bourguignons s’insurgent, il n’en tire aucune vengeance ; la même année, ceux-ci massacrent des négociants romains, ils s’attendent à de terribles représailles et envoient implorer grâce : César répond aux députés qu’il est loin de vouloir rejeter sur le pays tout entier la faute de quelques-uns ; enfin, quand, entraînés par le sentiment national, leurs contingents ont pris part à l’insurrection générale, et

  1. Guerre des Gaules, VI, xii.
  2. Guerre des Gaules, II, xv.
  3. Guerre des Gaules, VI, iv.