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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/475

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qu’ils sont défaits devant Alise, au lieu de les réduire en captivité, César leur donne la liberté. Il emploie les mêmes procédés envers les peuples de Reims, dont il augmente l’influence en accueillant leurs demandes en faveur, tantôt des Soissonnais[1], tantôt des habitants de l’Orléanais[2]. Il restitue également aux habitants de l’Auvergne leur contingent, vaincu à Alise ; au peuple de l’Artois, il fait remise de tout tribut, lui rend ses lois et lui assujettit le territoire du Boulonnais[3]. Dans chacune de ses campagnes, il suit une politique aussi bienveillante envers ses alliés.

Les chefs que César prépose au gouvernement des différents États ne sont pas choisis arbitrairement ; il les prend dans les anciennes familles qui ont régné sur le pays ; souvent même il ne fait que confirmer le résultat d’une libre élection. Il maintient Ambiorix à la tête des Liégeois, lui renvoie son fils et son neveu, prisonniers des Namurois, et le dispense du tribut qu’il payait à ce peuple[4]. Il donne pour chef aux Orléanais Tasgetius, et aux habitants de Sens Cavarinus, tous deux issus de familles souveraines[5]. Il nomme roi de l’Artois Commius[6], qui, cependant, de même qu’Ambiorix, se révolta plus tard contre lui. En présence des principaux personnages du pays des Trévires il décide entre des ambitions rivales, et se prononce pour Cingetorix[7] qu’il appelle au pouvoir. Il reconnaît enfin Convictolitavis comme chef des Bourguignons[8]. On pardonne à César quelques actes de cruelle vengeance, lorsqu’on songe combien son époque était encore étrangère aux

  1. Guerre des Gaules, II, xii.
  2. Guerre des Gaules, VI, iv.
  3. Guerre des Gaules, VII, lxxvi.
  4. Guerre des Gaules, V, xxvii.
  5. Guerre des Gaules, V, xxv, liv.
  6. Guerre des Gaules, IV, xxi.
  7. Guerre des Gaules, V, iv.
  8. Guerre des Gaules, VII, xxxiii.