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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/491

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gnés pour l’année suivante et leur imposaient une règle de conduite : leur hostilité contre César avait déterminé leur élection. Le 11 des calendes d’octobre, M. Marcellus, qui se fit l’organe des passions du moment, exigea des garanties si nombreuses et si insolites qu’on pouvait juger à quel point son parti avait à cœur de l’emporter. Ainsi les consuls récemment élus devaient prendre l’engagement de mettre la question à l’ordre du jour pour les calendes de mars ; jusqu’à ce qu’elle fût réglée, le sénat serait tenu de s’assembler pour en délibérer tous les jours, même ceux qu’on appelait comitiales, où toute réunion de ce corps était interdite, et, à cet effet, les sénateurs qui rempliraient les fonctions de juges seraient mandés dans la curie. Le sénat aurait aussi à déclarer d’avance que ceux qui avaient le pouvoir d’intercéder s’abstiendraient, et que, s’ils intercédaient ou demandaient un ajournement, ils seraient considérés comme ennemis de la République ; rapport de leur conduite serait fait, à la fois, au sénat et au peuple[1]. Cette proposition fut adoptée et inscrite au procès-verbal comme une décision ou un avis du sénat (senatus auctoritas). Quatre tribuns du peuple intercédèrent : C. Cœlius, L. Vinucius, P. Cornelius, C. Vibius Pansa.

Il ne suffisait pas de préparer les attaques contre le commandement de César, il fallait aussi redouter le mécontentement de l’armée, et, afin de le conjurer ou d’en atténuer l’effet, M. Marcellus fit encore inscrire dans le procès-verbal du sénat la décision suivante : « Le sénat prendra en considération la situation des soldats de l’armée des Gaules dont le temps de service est expiré ou qui produiront des motifs valables pour être rendus à la vie civile. » C. Cœlius et Vibius Pansa renouvelèrent leur opposition[2].

  1. Cœlius à Cicéron, Lettres familières, VIII, viii.
  2. Cœlius à Cicéron, Lettres familières, VIII, viii.