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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/494

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CHAPITRE NEUVIÈME.

ÉVÉNEMENTS DE L’AN 704.

C. Claudius Marcellus et L. Emilius Paulus, consuls.

I. L’année 703 avait été employée à des machinations dont l’objet était de renverser César, et le parti aristocratique croyait pouvoir s’appuyer, pour le succès de cette espèce de complot, sur les premiers magistrats qui entraient en charge en janvier 704. Des deux consuls, C. Claudius Marcellus, neveu du précédent consul de ce nom, et L. Emilius Paulus, le premier était parent mais ennemi dé César, le second n’avait pas pris couleur ; on lui prêtait cependant les mêmes sentiments qu’à son collègue. On espérait que, d’accord avec C. Scribonius Curion, dont l’élévation au tribunat était due à Pompée[1], il distribuerait les terres de la Campanie qui n’avaient pas encore été réparties, et que dès lors César, à son retour, ne pourrait plus disposer de ces biens en faveur de ses vétérans[2]. Cette espérance était vaine ; déjà Paulus et Curion s’étaient donnés au proconsul des Gaules. Au fait des menées de ses ennemis, César prenait soin depuis longtemps d’avoir toujours dans Rome un consul ou des tribuns dévoués à ses intérêts : en 703, il avait pu compter sur le consul Sulpicius et les tribuns Pansa et Cœlius ; en 704, Paulus et Curion étaient à sa dévotion. Si plus tard, en 705, les deux consuls lui furent contraires, il eut du moins pour lui, cette année-là, les tribuns Marc-Antoine et Q. Cassius.

Curion est appelé par Velleius Paterculus le plus spirituel

  1. Cicéron, Lettres familières, VIII, iv.
  2. Cœlius à Cicéron, Lettres familières, VIII, x.