Aller au contenu

Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/577

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

(Dion-Cassius, XXXIX, lxv.) Il brigua vainement le consulat en 705. Pressé par les créanciers de Pompée, pour lequel il s’était porté caution, il fut tiré d’embarras par César, qui paya ses dettes (Valère Maxime, VI, ii, § 11.) Se voyant définitivement déçu dans son espoir d’arriver au consulat, S. Galba entra dans la conjuration contre son ancien chef (Suétone, Galba, iii. — Appien, Guerres civiles, II, cxiii.) Il servit dans la guerre contre Antoine, sous le consul Hirtius. On a de lui une lettre à Cicéron, écrite du camp de Modène (Cicéron, Lettres familières, X, xxx.) Poursuivi, en vertu de la loi Pedia, comme meurtrier de César (Suétone, Galba, iii), il fut condamné, et mourut vraisemblablement en exil.


Le Sénat accorda à César, en 698, dix lieutenants : Labienus, Arunculeius Cotta, Titurius Sabinus, déjà dans la Gaule, Decimus Brutus, P. Sulpicius Rufus, Munatius Plancus, M. Crassus, C. Fabius, L. Roscius et T. Sextius. Quant à Sulpicius Galba, à P. Crassus et à Q. Pedius, ils étaient retournés en Italie.


7. — DECIMUS JUNIUS BRUTUS.

Decimus Junius Brutus, appartenant à la famille des Junii, était fils de Decimus Junius Brutus, élu consul pour l’an 677, et de Sempronia, qui joua un rôle si célèbre dans la conjuration de Catilina. Il fut adopté par A. Postumius Albinus, consul en 655, et prit, pour ce motif, le surnom d’Albinus, par lequel on le trouve quelquefois désigné. Quand César l’emmena dans les Gaules, il était encore fort jeune : les Commentaires lui donnent l’épithète d’adolescens. Il devait être de retour à Rome en janvier 704, puisqu’une lettre de Cicéron y signale sa présence à cette époque (Lettres familières, VIII, vii.) L’année suivante il commandait la flotte de César devant Marseille (César, Guerre civile, I, xxxvi. — Dion-Cassius, XLI, xix.) Il remporta, bien qu’avec des forces inégales, une victoire navale sur L. Domitius (César, Guerre civile, li.) Ayant reçu de César, en 706, le gouvernement de la Gaule transalpine, il réprima, en 708, une insurrection des Bellovaques. (Tite-Live, Epitome, CXIV.) Objet des faveurs les plus particulières de son ancien général, qui éprouvait pour lui une vive affection, D. Brutus fut associé, avec Antoine et Octave, au triomphe que César célébra en 706, à son retour d’Espagne, et monta avec eux sur son char. (Plutarque, Antoine, xiii.) Par son testament des ides de septembre, le dictateur le nommait un des tuteurs d’Octave, et l’instituait un de ses seconds héritiers (Dion-Cassius, XLIV, xxxv. — Appien, Guerres civiles, II, cxliii. — Suétone, César, lxxxiii) ; il lui fit attribuer, pour l’année 712, le gouvernement de la Gaule cisalpine. Malgré cette amitié dont César lui avait donné tant de preuves, et que celui-ci croyait payée de retour, Brutus, resté fidèle à son bienfaiteur dans la guerre civile, prêta l’oreille aux propositions des conjurés et se laissa séduire par M. Brutus, son parent. Non-seulement il