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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/579

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dans cette province en 709. On ne sait rien de certain sur ses actes. On a supposé avec vraisemblance qu’il est le même qu’un P. Sulpicius, censeur sous le triumvirat, et mentionné dans une inscription latine (Tabula Collatina), à laquelle renvoie Drumann (t. I, p. 528).


9. — LUCIUS MUNATIUS PLANCUS.

Lucius Munatius Plancus, dont le nom se lit sur plusieurs inscriptions et sur un assez grand nombre de médailles (voyez notamment Orelli, Inscript. n° 591), appartenait à une famille plébéienne illustre. Lié d’abord avec Caton, il gagna ensuite toute l’affection de César (Plutarque, Caton d’Utique, xlii. — Cicéron, Lettres familières, X, xxiv), et lui demeura fidèle jusqu’à la fin. Après avoir servi en Gaule, il devint, en 705, un de ses plus actifs lieutenants en Espagne (César, Guerre civile, I, xl), puis en Afrique. (César, Guerre d’Afrique, iv.) César lui fit attribuer, pour l’année 710, le gouvernement de la Gaule transalpine, moins les Gaules narbonnaise et belgique (Appien, Guerres civiles, III, xlvi — Cicéron, Philippiques, III, xv), et le désigna pour prendre, avec D. Brutus, le consulat en 712 (Velleius Paterculus, II, lxiii. — Dion-Cassius, XLVI, liii) ; il était alors en grande faveur près du dictateur : Cicéron s’adressait à lui pour obtenir les bonnes grâces de César (Lettres familières, X, iii ; XIII, xxix.)

Après le meurtre de César, Plancus, qui redoutait sans doute, comme Antoine, la vengeance du parti des conjurés, proposa une amnistie, de concert avec lui et Cicéron (Plutarque, Brutus, xxii), et se hâta d’aller dans la province qui lui avait été assignée. En Gaule, il fonda les colonies de Lugdunum et de Raurica (Orelli, Inscriptions, n° 590. — Dion-Cassius, XLVI, l) ; plus tard, gagné par Antoine, il abandonna à la vengeance de celui-ci, durant la proscription, Plotius, son propre frère (Appien, Guerres civiles, IV, xii. — Valère Maxime, VI, viii, § 5.) En 712, Plancus prit avec Lépide, au 1er janvier, le consulat que César lui avait destiné (Dion-Cassius, XLVI, liii ; LXVII, xvi.) Dans la guerre de Pérouse, il commanda les troupes d’Antoine, qui l’envoya, en 714, en Asie. En 719, il gouvernait encore la Syrie pour ce triumvir, et on l’a accusé de la mort de Sextus Pompée. (Appien, Guerres civiles, V, cxliv.) Il se rendit en Égypte avec Antoine, près de Cléopâtre (Velleius Paterculus, II, lxxxiii.) Prévoyant la ruine d’Antoine, dont on lui reproche d’avoir été le bas adulateur, il n’attendit pas la défaite d’Actium pour embrasser le parti d’Octave ; il rentra à Rome, et attaqua vivement son ancien ami dans le sénat (Velleius Paterculus, II, lxxxiii.) Dion-Cassius (L, iii) l’accuse d’avoir révélé le contenu du testament d’Antoine. Dévoué désormais à Octave, il proposa, en 727, de lui déférer le titre d’Auguste (Suétone, Octave, vii. — Velleius Paterculus, II, xci.) En 732, il exerça la censure (Dion-Cassius, LIV, ii.) Les monuments épigraphiques et les médailles nous montrent qu’il fut aussi revêtu d’autres dignités. On ignore la date de sa mort. Horace lui a adressé une de ses odes (Livre I, ode vii.)