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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/582

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se rendit en Sardaigne (Cicéron, Lettres à Quintus, II, ii.) Il partit pour les Gaules au commencement de 700, et l’on voit, par un passage du Discours pour Milon, qu’il y était encore en 702. Il laissa l’armée de César en 703, et alla rejoindre, en qualité de légat, son frère devenu proconsul de Cilicie, auquel il prêta l’indispensable appui de son expérience et de son habileté dans les choses de la guerre (Cicéron, Lettres familières, XV, iv ; — Lettres à Atticus, V, xx.) Durant la guerre civile, Quintus se rangea du côté de Pompée, mais il imita la circonspection de son frère, et, après la bataille de Pharsale, il mit tout en œuvre pour se disculper aux yeux de César, vers lequel il députa, en Asie, son propre fils, et c’est ainsi qu’il obtint son pardon. Après la mort de César, Quintus se prononça énergiquement, comme M. Cicéron, contre Antoine, opposition qui lui devint également fatale, car il fut, ainsi que son frère, enveloppé dans la proscription. Ayant vainement tenté, avec celui-ci, de gagner la Macédoine, il revint à Rome en compagnie de son fils, et tous deux furent livrés par des esclaves aux mains qui les frappèrent. (Appien, Guerres civiles, IV, xx. — Plutarque, Cicéron, lxii.)


15. — CAIUS TREBONIUS.

Caius Trebonius était fils d’un chevalier romain dont Cicéron parle dans ses Philippiques (XIII, x). Questeur en 694, il combattit la loi Herennia, qui autorisait l’adoption de Clodius par un plébéien ; tribun du peuple en 699, il proposa les célèbres lois qui donnaient à Pompée et à Crassus d’importantes provinces et prorogeaient pour cinq ans le commandement de César en Gaule. Appelé par César l’année suivante, en qualité de légat, il demeura en Gaule jusqu’au moment de la guerre civile. Il fut ensuite envoyé en Espagne contre Afranius, puis chargé d’assiéger Marseille par terre (César, Guerre civile, I, xxxvi. — Dion-Cassius, XLI, xix.) En 706, il devenait préteur urbain (Dion-Cassius, XLII, xx) ; un an après, il succédait à Cassius Longinus dans le gouvernement d’une des deux Espagnes. (César, Guerre d’Alexandrie, lxiv ; — Guerre d’Espagne, vii. — Dion-Cassius, XLIII, xxix.) Contraint de quitter la Péninsule, après des revers, il revint à Rome, où César le fit nommer consul en octobre 709, et lui fit assigner, pour sa sortie de charge, la province d’Asie (Dion-Cassius, XLIII, xlvi. — Appien, Guerres civiles, III, ii.) Tous ces bienfaits ne purent cependant assurer au dictateur le dévouement de son lieutenant : Trebonius n’avait pas encore pris possession de son proconsulat d’Asie qu’il entrait dans la conjuration tramée contre la vie de César. Mais, retenu par Antoine hors de la curie, il ne put le frapper de sa propre main (Appien, Guerres civiles, II, cxvii. — Dion-Cassius, XLIV, xix. — Cicéron, Philippiques, II, xiv ; XIII, x.) César mort, Trebonius partit tranquillement pour son gouvernement d’Asie, et il se trouvait en mai 710 à Athènes (Cicéron, Lettres familières, XII, xvi.) Durant son proconsulat, il soutint le parti de Brutus et de Cassius. En février 711, Dolabella, qui était venu pour le rem-