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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/581

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qui contraignirent Sextius, après la bataille de Philippe, à abandonner la Numidie, où Octave avait envoyé un nouveau gouverneur. On ne sait rien de plus sur sa biographie.


Dans l’année 700, on voit apparaître deux nouveaux lieutenants, Q. Tullius Cicéron et C. Trébonius, qui venaient remplacer Arunculeius Cotta et Titurius Sabinus, tués par les Gaulois à Tongres.


14. — Q. TULLIUS CICÉRON.

Quintus Tullius Cicéron, frère puîné du grand orateur, était né en 652, et alla avec celui-ci à Athènes se perfectionner dans les lettres, qu’il cultiva aussi avec succès. La correspondance des deux fières que nous avons conservée en fait foi, et nous savons, d’autre part, que Quintus avait composé divers ouvrages qui se sont perdus. Quintus avait épousé, antérieurement à l’an 686, Pomponia, sœur d’Atticus (Cicéron, Lettres à Atticus, I, v, vi), avec laquelle il vécut en assez mauvaise intelligence, et dont il finit par se séparer. Il fut édile en 688, année de la préture de son frère ; et, en 691, lors du consulat de celui-ci, il lui prêta, dans l’affaire de Catilina, son intelligent appui et partagea les mêmes dangers. (Cicéron, Lettres à Quintus, I, i ; — Quatrième Catilinaire, ii, iii.) Toutefois il n’opina pas comme lui dans le jugement des conjurés, où il vota, avec César, contre la peine de mort (Suétone, César, xiv.) Il devint préteur en 692, défit, dans le Bruttium, la bande du Catilinaire Marcellus (Orose, VI, vi), et présida le tribunal qui jugea Archias. (Scholiaste de Bobbio sur le Discours pour Archias, p. 354, éd. Orelli.) En mars de l’année 693, il se rendit dans la province d’Asie, dont il avait obtenu le gouvernement (Cicéron, Discours pour Flaccus, xiv) ; il administra cette province avec autant d’équité que de talent, secondé par d’habiles lieutenants (Cicéron, Lettres à Quintus, I, i.) On eut cependant à lui reprocher de fréquents emportements, ce qui lui attira les remontrances de son frère. À la fin d’avril 696, Quintus quitta l’Asie pour se rendre directement à Rome, sans prendre le temps d’aller voir, à Thessalonique, M. Cicéron, encore sous le poids de sa condamnation à l’exil. C’est qu’il redoutait une accusation de concussion, que s’efforçaient de préparer contre lui ses ennemis et ceux de son frère. (Cicéron, Lettres à Atticus, III, ix ; — Lettres à Quintus, I, iii ; — Discours pour sa maison, xxxvi.) Il s’employa activement en faveur de ce dernier, et faillit être tué dans la sédition excitée par Clodius, le 8 des calendes de février 697, lors de la proposition du tribun Fabricius (Cicéron, Discours pour Sextius, xxxv. — Plutarque, Cicéron, xliv.) Quand ce même Clodius s’opposait à la reconstruction de la maison de M. Cicéron, Quintus vit la sienne, qui en était voisine, incendiée par les partisans du turbulent démagogue (Cicéron, Lettres à Atticus, IV, iii.) Vers la fin de cette même année, Quintus fut un des quinze lieutenants donnés à Pompée pour diriger les approvisionnements, et c’est en cette qualité qu’il