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Page:Louis Pergaud - Les Rustiques nouvelles villageoises, 1921.djvu/129

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LA CHUTE


Il n’y a pas à dire, mais quand les dieux ou les destins, comme vous voudrez, ont décidé qu’ils vous feraient trébucher sur la route de la gloire ou de la fortune, il est inutile de regimber. Aussi bien que le plus gigantesque pavé, le moindre fétu vous envoie mordre la poussière, et cela quand vous vous y attendez le moins. Ce fut une de ces causes, en apparence bien minime, qui enleva pour le restant de leurs jours à Léon Coulaud le chasseur et à son féal Isidore Cachot, plus connus sous les noms de gros Zidore et de gros Léon, la prépondérance sur les affaires communales et le gouvernement de la mairie de Longeverne qu’ils détenaient depuis déjà seize ans, un joli bail comme on voit.

Ah ! les voies de Dieu (on a bien raison de le dire) sont impénétrables et ses instruments inconscients viennent se jeter dans nos jambes comme des roquets dans un jeu de quilles.

Ce qui détermina la chute de gros Zidore et de gros Léon ce fut tout simplement une petite