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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/125

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LA FIN DE RABEVEL

— Hé là, hé là ! dit-il en essayant de sourire, me croyez-vous capable de fréquenter la pègre et de me donner à elle ?

— Évidemment non, évidemment non…

— Mais alors, que craignez-vous pour moi ?

— Je ne sais pas, moi, avoua Marc assez perplexe. Mais enfin, je conçois très bien que, ainsi que je le soutenais tout à l’heure, il puisse exister des raffinements sociaux qui te soient pernicieux……

— Peut-être même funestes ? dit Noë.

— Nous exagérons tous, concéda Bernard. Il y a certainement des milieux sociaux capables de raffiner, de transformer, d’absorber même Olivier en lui révélant des émotions dont il ne se doute point, pas plus que la presque totalité des civilisés. Mais de là…

Il n’acheva pas et tira sa montre :

— Six heures. Veux-tu m’accompagner, Olivier, puisque tu dînes ce soir à la maison. Je voudrais passer chez mon caissier Clavenon, qui est malade, pour savoir s’il pourrait tout de même faire chez lui un petit travail comptable assez pressé.

— Allons, dit Olivier, après qu’ils eurent serré les mains de Noë et de Marc.

Clavenon habitait du côté du Palais-Royal un petit appartement simple et propre tout égayé par les seize ans et la belle humeur constante de sa nièce Isabelle. Ce fut elle qui ouvrit la porte et renseigna tout de suite les visiteurs.