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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/171

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LA FIN DE RABEVEL

ment le sauver ? En l’enlevant à Rabevel ? Oui ; mais sa situation ? Nous ne pouvons que faire des vœux pour son prompt départ… Encore s’il aimait Isabelle ! ou si sa mère pouvait le retenir !…

Mais quelle action pouvait exercer Angèle sur son fils ? Elle ne se rendait que trop compte de la terrible influence de Rabevel et de Balbine. Elle suppliait Olivier de ne plus fréquenter le triste couple. Il l’embrassait, la cajolait, la consolait. Certes, elle éprouvait combien il l’aimait au-dessus de toutes choses. Mais, dès qu’il s’agissait de sa vie sentimentale et sensuelle, il s’évadait et la pauvre maman se retrouvait impuissante et abandonnée.

La santé de Reine l’inquiétait aussi beaucoup. Elle la visitait tous les jours ; elle retrouvait les parents vieillis et en larmes au chevet de la jeune femme. Ces crimes, était-ce là ce qu’Olivier pouvait apprendre à l’école de Rabevel ? Elle fit le sacrifice douloureux ; c’était elle qui devait exiger le départ de son fils. Elle alla trouver un jour Bernard et ce fut pour lui annoncer simultanément qu’elle exigeait le départ immédiat d’Olivier et que Reine semblait à toute extrémité et voulait le voir avant de mourir. Un employé était là. — : « Vous avertirez Monsieur Noë, » dit Rabevel, livide.

Il s’en fut, tout courbé.

Quel homme eût pu le juger ? Qui se fût senti le courage de pénétrer froidement dans cette douleur pour y chercher la part de responsabilité que la conscience de Bernard se reconnaissait ?