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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/54

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LE MAL DES ARDENTS

présent enregistre les termes de la conversation que nous allons avoir, oui ou non ?

— Mais…

— Je dis : oui ou non ?

— Non, non, » s’écria hâtivement l’homme, « cela me paraît inutile » ajouta-t-il aussitôt en manière d’explication, « nous sommes entre honnêtes gens ».

— Pas sûr, pas sûr, fit Bernard. Bien, Désirez-vous maintenant que je fasse exécuter un grattage du vernis de ces dynamos, que je montre le martelage des numéros de série et le maquillage des machines ? Oui ou non ?

— Monsieur, dit Béral sur un ton solennel, vous insinuez là des…

— Oui ou non ?

— Non. Bien sûr que non. Enfin, s’écria Béral avec éclat, que me veut-on ici ?

— Vous devenez sage, vous savez comprendre les choses, je vois ça, c’est très bien. Vous avez droit à une petite histoire. Lorsque je reçus le dossier de Monsieur Mauléon, je constatai qu’il était rempli de lettres de contestation de ses clients, de refus de paiement, d’assignations et de chicanes ; tout le monde se plaignait d’un éclairage défectueux. J’y trouvai vos lettres déclarant que cette défectuosité devait évidemment provenir de la faiblesse du voltage subséquente à des pertes en ligne que vous ne pouviez vous occuper de faire disparaître vous-même. Ce malheureux Mauléon avait fait venir à grande frais des