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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/59

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LA FIN DE RABEVEL

dre un bock dans ce patelin béni des dieux. Et abandonnez cette longue figure. Une petite mention au chapitre des profits et pertes et voilà tout. Vous avez joué. Vous avez perdu. Vous allez payer. C’est régulier. Un galant homme n’insiste pas. Et maintenant tâchez de tenir vos engagements car je vous aurai à l’œil.

Il se retourna vers Mauléon, regarda Angèle qui venait d’entrer.

— Voilà, Monsieur Mauléon, voilà votre honneur sauvé, dit-il en lui tendant le papier. Votre station centrale sera refaite suivant les spécifications que m’a données mon ingénieur-conseil, la canalisation entièrement revue et complétée, les conditions de réception conformes à des prescriptions sévères.

— Vous pouvez le dire, interrompit Béral amer.

— … Réception dont je viendrai moi-même m’occuper avec mon conseil technique. Et une petite indemnité de quarante mille francs ; voilà ma part d’associé presque payée. Je vous disais bien que la Cie Carrézas ferait les frais de mon cadeau.

— Ah ! vous me sauvez la vie, s’écria Mauléon. Comment vous en remercier ?

— Ne parlons pas de ça », fit Bernard ; il passa à côté d’Angèle qui, au cri de reconnaissance poussé par son père s’était sentie véritablement troublée ; elle lui prit la main et lui dit avec une émotion réellement venue des profondeurs d’elle-même :