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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/87

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LA FIN DE RABEVEL

a de tout, il ne sera privé de rien. Que crois-tu qu’il lui manquera ?

— Sa mère, répondit Angèle. Tu veux donc m’abandonner, Olivier ?

L’enfant lui sauta au cou :

— Viens avec nous ? dit-il.

— Ce n’est pas possible, cela, déclara Rabevel ; je ne puis m’engager dans cette voie. Tous mes commandants de bateau me demanderaient aussitôt pour leur économie ou leur agrément d’emmener leur femme et je ne pourrais m’y refuser après ce précédent.

— Soyez tranquille, dit Angèle, j’ai l’horreur du voyage en bateau, qui me rend malade ; je ne demanderai donc rien. Je veux garder mon fils jusqu’à vingt ans. Quand il sera grand, alors, s’il veut être marin, il le dira. Si non, il restera avec sa mère.

— Il sera marin, fit François, et par conséquent, mousse pour commencer.

— Allons, François, interrompit Blinkine, du calme. Il me semble qu’il y a un moyen de tout arranger. Que l’enfant soit marin s’il le veut quand il sera en âge de choisir ; tu es tranquille là-dessus puisque tu te dis sûr de sa vocation. En attendant on pourrait lui faire donner une instruction où serait soigneusement prévu tout ce qui est nécessaire à cette carrière : l’étude de l’anglais, des mathématiques, de certaines sciences. On pourrait également lui faire pratiquer assidûment certains sports ;