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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/93

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CHAPITRE DEUXIÈME

Rabevel repartit le lendemain. Il avait passé une nuit de colère et d’orgueil dans cette chambre voisine de celle où mêlaient leurs souffles les deux êtres qu’il comptait désunir à jamais. Abraham l’avait longuement sermonné avant son départ.

— Quoi, lui disait-il, te voilà riche et puissant. Ne peux-tu pas détourner ton activité vers des choses bonnes et grandes ? Si tes affaires marchent toutes seules comme tu le dis, pourquoi ne cherches-tu pas à faire du bien ? Il ne manque pas d’institutions philanthropiques qui attendent des mécènes et des administrateurs.

— Cela ne m’intéresse pas. Réellement, je donne avec plaisir pour elles ; mon budget prévoit tous les ans une subvention aux œuvres de bienfaisance : jamais les Petites Sœurs des Pauvres ne viennent en vain chez moi. Mais c’est tout ce que je peux faire.