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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/127

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LE FINANCIER RABEVEL

tout plutôt que d’abandonner la lutte ; Angèle, il la reprendrait un jour, grâce à l’enfant.

— « Tu ne peux pas m’enlever cet enfant à jamais ? dit-il. Que tu ne veuilles plus me voir cela te regarde ; tu ne m’aimes plus, je n’essaierai pas de violenter ton cœur ; mais cet enfant, j’y tiens à cet enfant autant que toi-même.

— Il dit que je ne l’aime plus ! » Elle se roula, de nouveau prise de désespoir. Puis, avec véhémence : « Mais tu ne me comprends donc pas ? Tu ne sens donc pas qu’il faut maintenant sauver nos âmes ?… »

Il fut effrayé de son exaltation, jugea opportun de ne pas insister, la rassura… Puis il en vint à sa grande douleur, à son isolement, et finit par lui raconter en pleurant lui aussi, quelle triste trouvaille il avait fait et ce qu’étaient ses parents. Elle l’écoutait maintenant avec une attention maternelle, le consolait à son tour, lui conseillait l’affection, la douceur. « Certes, la conduite de ta mère n’est pas belle, mais sans doute à cette heure s’en repent-elle et ne demande-t-elle qu’à t’aimer. Et lui, il doit être fier de son fils ; voilà la solution de vos ennuis. Va, tu retrouveras un foyer, un doux endroit de bien-être et de bonheur. Tes parents ne demandaient sans doute que cette occasion de rentrer dans une vie régulière. Va les rejoindre, témoigne-leur ta soif d’affection, ton désir de remplir le quatrième commandement. Tu vas les convertir et te rendre heureux en faisant d’eux et de toi des êtres meilleurs. Va, mon amour, obéis à celle qui t’adore plus que tout. » Il écoutait cette voix