Aller au contenu

Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
136
LE MAL DES ARDENTS

et signa. Le jeune homme serra la lettre dans son coffre-fort.

— Vous avez eu confiance, dit-il, c’est très bien. J’ai beaucoup exagéré pour voir si vous étiez homme à vous effrayer. Vous allez voir que tout cela se passera d’une manière tout à fait normale. Rien de plus grave que ce que j’ai fait aux asphaltières. Seulement ici les lapins sont sur leurs gardes ; c’est pourquoi je vous demande d’opérer à ma place. Mais votre conscience peut être tranquille. Il s’agit d’une société d’affrêtement en formation qui va passer de gros marchés pour les transports d’engrais de Colombie et du Chili et qui veut d’abord se constituer une flotte ; on essaye de lui faire payer les prix forts et nous allons tâcher de payer seulement ce que ça vaut, vous saisissez ? Vous verrez plus tard comment. Pour le moment, un bureau et du personnel.

Il expliqua ce qu’il désirait comme appartement et comme employés, entra dans les plus petits détails et donna rendez-vous à Bartuel pour la semaine suivante après s’être assuré qu’il s’était bien fait comprendre.

— Et maintenant, dit-il, en se frottant les mains, à la Tour de Nesle !

Les Orsat l’attendaient et à l’accueil qui lui fut fait, quelque réservé qu’il dût être protocolairement, il comprit tout de suite qu’il était agréé. Il en fut heureux et sut le dire et le montrer, tour à tour disert, enjoué, empressé ; il plut beaucoup à ses futurs beaux-parents qui découvraient