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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/137

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LE FINANCIER RABEVEL

enfin un coin de jeunesse dans cet être sur qui seul les chiffres, l’argent et les combinaisons entortillées de lois et de papier timbré semblaient avoir une prise. La petite Reine ravie de voir ses parents si parfaitement surpris et conquis était aux anges. Quand Bernard parla de se retirer :

— Nous ne nous sommes pas entretenus de certaine chose qui a son importance, dit Mr. Orsat.

— La question d’argent et de famille ? Allons-y. Mr. Orsat, en ce qui vous concerne, je vous dirai immédiatement ceci : primo, je ne sais rien de votre lignée ni de celle de Mme Orsat et il m’est indifférent d’en rien savoir ; secundo, je ne sais pas quelle dot vous comptez donner à votre fille et il m’est indifférent de le savoir ; ne lui donnez rien si vous voulez ; exigez le régime dotal qu’il vous plaira ; tout cela est pour moi zéro : j’aime votre fille et cela me suffit, le reste ne compte pas. Vous avez assez fait en me donnant votre enfant. En ce qui me concerne, c’est très simple : Je suis le fils d’un patron menuisier qui est mort pendant mon enfance, mais d’une famille de la plus parfaite honorabilité ; vous pourrez demander dans tout le quartier de l’Hôtel-de-Ville des renseignements sur mon grand-père et mes oncles ; ma mère a épousé en secondes noces Mr. Mulot de la Kardouilière avec qui je suis en désaccord parce que j’estime qu’il m’a dépossédé de ce que m’avait laissé mon père ; ceci vous donne le mot de notre mésentente dans l’affaire des asphaltières. Vous