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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/218

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LE MAL DES ARDENTS

— Mais si, mais si, je vous assure, dit Mazelier, vous verrez.

— Alors, qu’attendent-ils ? Est-ce que cela ne devrait pas être déjà signé ?

En quittant Mazelier, Bernard le vit se diriger vers le groupe des dirigeants et leur parler avec volubilité ; il feignit d’allumer une cigarette en les regardant du coin de l’œil ; il constata que les autres se détournaient légèrement de son côté.

— Bon, se dit-il. Il leur raconte notre conversation, ça va. Leur amour-propre est piqué au vif par mon défi. Leur intérêt est éveillé par la nécessité de payer le département. Leur réputation est mise en jeu par l’obligation de rendre compte à l’assemblée extraordinaire d’ici un mois. S’ils ne traitent pas cette affaire en huit jours j’en serai bien surpris. De plus, la position que j’ai prise leur démontre à n’en pas douter que je suis totalement étranger à ces transactions. Attendons les événements ; le piège n’est pas mauvais et la bête est sans méfiance et pressée.

Le surlendemain, l’Œil écrivait :

« On a lu d’autre part le compte-rendu de l’Assemblée Générale de la Cie Bordes ; compte-rendu qui a été publié dans les journaux financiers d’hier et que nous insérons gratuitement ; car cette Cie nous l’adresse en nous défiant de l’insérer. On y lit que l’assemblée a renouvelé sa confiance au Conseil : parbleu ! la majorité des voix appartient à celui-ci. On y lit également que le Conseil a communiqué à l’assemblée