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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/219

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LE FINANCIER RABEVEL

un projet qui a enthousiasmé celle-ci ; termes sibyllins ! De quoi s’agit-il ? Peut-être MM. Blinkine et Mulot lui ont-ils abandonné gratuitement ces belles asphaltières du Centre dont Monsieur le Préfet du Puy-de-Dôme semble leur avoir fait cadeau, puisqu’on n’a pas encore de nouvelles de leur paiement ? »

La réaction ne tarda guère. Le 5 Avril, Blinkine trouvait dans son courrier une lettre du Préfet qui lui rappelait ses engagements :

« La session du Conseil Général s’ouvre le 28 Avril et nos conventions prévoient que vous devez avoir opéré le versement des trois cent mille francs entre les mains du caissier départemental avant le 15 Avril. Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous faire connaître si vous avez toujours l’intention de vous porter acquéreurs, et, dans l’affirmative, de vous acquitter dans le délai convenu. »

Les deux associés eurent un sourire : « T’en fais pas, va, petit vieux, tu les auras tes trois cent mille francs ».

Le matin même, en effet, ils s’étaient mis d’accord avec les dirigeants des Chantiers de l’Atlantique. Ceux-ci consentaient à négocier leur créance au prix de deux millions dont six cent mille francs payables à la signature du marché : ils offraient même de préparer et de signer tout de suite le marché ; mais les deux associés par prudence voulaient attendre ; ils préféraient être eux-mêmes couverts. Ils demandèrent rendez-vous à Ramon pour le lendemain, mais celui-ci faisait des difficultés ; on avait trop tardé à