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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/230

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LE MAL DES ARDENTS

pure et simple du projet, la partie contractante ayant satisfait à ses engagements. Pas d’opposition ?… Adopté. »

— Ça y est, se dit Bernard, les voilà pris et bien pris, mes rats empoisonnés.

Mulot et Blinkine coulaient vers lui un regard moqueur et satisfait.

— Oui, riez bien, mes agneaux, ricana-t-il en sourdine. Attendez la fin de la journée que tout cela soit bien signé, paraphé et entériné. Rira bien qui rira le dernier.

Monsieur Georges l’attendait à l’hôtel. Tout allait bien à l’exploitation de Cantaoussel, les commandes s’exécutaient normalement, les agents se démenaient suffisamment pour qu’il n’y eût pas de morte-saison à craindre. Mais Mr. Georges redoutait cependant une chose : ces manœuvres des adversaires. Quand Bernard arriva, il était déjà prévenu du résultat et avait une mine consternée. Mais Bernard se mit à rire. Quoi ? N’aurait-il donc jamais confiance en son patron ? « Voyons, mon petit Georges, vous comprenez bien que ces gens-là ont quelque chose qui ne va pas pour que les titres de l’affaire Bordes prennent si vite le chemin du marché aux pieds humides ; ils ont une voie d’eau quelque part. Tout va sauter un de ces jours. Ne vous inquiétez pas. » La belle assurance de Bernard convainquit son employé qui se sentit ragaillardi. « Tenez, ajouta Rabevel, allez donc trouver le Conseiller de notre canton de Cantaoussel et priez-le de nous prêter son exemplaire du rapport officiel. »