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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/64

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LE MAL DES ARDENTS

mais à la direction de sa société. Mais lui, dévoré de jalousie et de colère, put à peine articuler quelques paroles. Dès ce moment il se connut, sut comment sa maîtresse le possédait, par l’amour, par le doute, par l’habitude, comment il allait l’appeler et la détester, être ravagé de désir, de défiance et presque de haine. Ainsi s’exprimait dans l’amour même ses terribles démons de la domination et du contrôle. Il se plaignit d’être indisposé, donna ses instructions et prit ses dispositions pour que François fût obligé de se rembarquer dans le plus bref délai possible. Il s’en retourna à Paris par le premier train.

Il rentra chez son oncle. Quelques lettres et des rapports de Mr. Georges l’y attendaient. Tout allait normalement. Cependant, Mr. Georges demandait des instructions sur un point particulier : le 4 Janvier, il avait reçu la visite de MM. Blinkine et Mulot, arrivés le matin même de Paris et accompagnés de Maître Fougnasse, qui lui avaient ordonné de leur montrer ses livres ; il s’y était refusé. Ces messieurs étaient partis en proférant des menaces. Depuis, il avait appris qu’ils parcouraient la région et entretenaient des pourparlers mystérieux avec les divers propriétaires des terrains asphaltiers. Il se renseignait et tâcherait de savoir de quoi il retournait exactement. Mais que devait-il faire à l’avenir vis-à-vis de ces visiteurs s’ils revenaient ?

Bernard lui répondit brièvement en le félicitant et lui confirmant qu’il ne dépendait que de lui seul. Aussitôt déterminé, il se mit en quête d’un grand appartement. Une