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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome I (1923, NRF).djvu/185

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LA JEUNESSE DE RABEVEL

— Votre exorde est très joli, dit cet homme, mais nous préférons des actes et des arrangements. La situation ne nous convient pas du tout. Nous…

Rabevel qui compulsait des papiers sur la table isolée devant laquelle il était assis, l’interrompit :

— Qui êtes-vous d’abord ? dit-il rudement.

— Mais… je suis monsieur Bartuel, d’Issoire.

— Eh bien ! je regrette très vivement, mais vous n’avez rien à faire ici ; vous ne figurez pas sur la liste de nos propriétaires.

— Ah ? dit l’autre d’un air de triomphe, eh bien ! Monsieur, et ceci ?

Il tendit un papier sur lequel Bernard jeta les yeux.

— Ceci, répondit-il, est la copie d’un acte de vente : vous avez acquis une parcelle de cent mètres carrés de Monsieur Boutaric… vente fictive naturellement, hé ?… enfin cela n’a pas d’importance ; vente effectuée hier bigre !… Il ne vous reste plus qu’à filer, monsieur Bartuel.

— Comment, à filer ? ne suis-je pas propriétaire d’une parcelle des terrains que vous occupez ?

— Quel âge avez-vous donc, monsieur ? Lisez la convention qui nous lie à Mr. Boutaric et vous verrez que toute vente éventuelle doit sauvegarder nos droits. Votre contrat est irrecevable. Je vous prie de sortir.

L’intrus s’exécuta assez confus.

Bernard s’adressa alors à Mr. Boutaric :

— Comment avez-vous pu, lui dit-il gentiment, vous