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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome I (1923, NRF).djvu/194

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LE MAL DES ARDENTS

immeubles, les chemins de fer départementaux ; et que la machiavélisme lui manquait pour conduire contre des adversaires roués une affaire aussi délicate que ce Syndicat où il s’était aventuré. Il lui parut même sentir un peu de désarroi dans la conversation de son partenaire.

— Enfin, lui dit-il, quand ils eurent bavardé un moment, que voulez-vous de moi, Messieurs ?

— Mais rien, répondit Mr. Orsat avec embarras ; Mr. Bartuel est venu faire ami comme vous dites car nous désirons vivre en bonne intelligence et je l’ai accompagné.

— Et je vous en remercie ; mais encore ?

Mr. Orsat resta muet.

— Je vous comprends, reprit Bernard : vous cherchez un terrain d’entente. C’est très simple. Vous ne pouvez rien sans moi et je puis tout sans vous. Alors, que voulez-vous que je fasse avec vous ?

Et comme les autres levaient les bras au ciel :

— À moins que… À moins que nous organisions un service commercial qui nous apporte des affaires pour tous ; et cela n’est possible que si nous unissons nos prix de vente, autrement dit si j’augmente mes prix, puisque mon prix est bien inférieur au vôtre. Je vois bien votre avantage, évidemment. Nous quintuplons le volume des affaires, nous formons trust, nous dictons nos cours et nous partageons les commandes dans les chantiers au prorata de leur capacité. Mais où est mon bénéfice là-dedans ?

— Il ne serait pas oublié, dit doucement Mr. Orsat.