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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome I (1923, NRF).djvu/196

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LE MAL DES ARDENTS

— Oui, répondit Bernard, je sais comprendre et payer ce que ça vaut. Mais pour le moment, pas de malentendu, hein ? vous avez d’abord essayé de nous posséder, vous n’y avez pas réussi, nous sommes quittes. Nous sommes d’accord ?

L’homme fit une moue, mais en fin de compte, approuva.

— Bon. Maintenant st vous m’apportez quelque chose qui soit à la fois intéressant et nouveau, je ferai ce qu’il faudra ; et, vous savez, je suis homme de parole.

— Naturellement, pour la discrétion…

— Un tombeau. Voici le train. Vous retournez à Issoire sans doute. Oui. Montons dans ce compartiment vide ; nous voilà installés. Allez-y, je vous écoute.

— Voilà. Mr. Orsat ne vous a pas tout dit et ne peut pas tout vous dire. Les centres asphaltipheres du Syndicat sont tous, plus ou moins, en enclave dans des biens communaux et ne peuvent arriver à une bonne exploitation que s’il intervient un accord au sujet de ces biens communaux. Malheureusement, les communes dépendent du Préfet et celui-ci a un censeur terrible qui est le Conseil général. Or, comme toujours, la minorité quand elle est agissante est toute puissante dans les Assemblées ; et ici la minorité d’opposition réclame l’exploitation directe, par le département, des asphaltières situées sur les territoires communaux ; elle s’oppose à tout octroi de facilités aux capitalistes exploiteurs et à la classe possédante. D’où l’interdiction de passer sur les terrains communaux qui