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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/343

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rier. En cherchant ce qu’elle devait faire, dans cette occurrence, elle se rappela que, avant partir, il lui avait donné trois noix, en lui disant d’en casser une, chaque fois qu’elle se trouverait embarrassée ou en grand danger. — Certainement, se disait-elle, je ne saurais être plus embarrassée qu’en ce moment. Et elle cassa une de ses noix. Et aussitôt il en sortit une foule d’objets précieux de toute nature.

Le lendemain matin, elle se leva de bonne heure, sous prétexte de se remettre en route, et elle rangea en ordre tous ses objets précieux sur une petite table, au bord du chemin par où devait passer le cortège, en se rendant à l’église. Il y avait là des coqs qui chantaient, des poules qui gloussaient, des vaches qui beuglaient, des chevaux qui hennissaient, le tout en or ; et puis, des pierres précieuses et des diamants. Le cortège commença à défiler, à dix heures. Les deux étaient en tête, magnifiquement vêtus. Quand ils vinrent à passer près de l’étalage de la voyageuse, les coqs se mirent a chanter, les poules à glousser, les vaches à beugler et les chevaux à hennir. La princesse, émerveillée, s’arrêta pour les écouter et les admirer. Puis, elle alla seule vers la jeune femme, et lui dit :

— Combien demandez-vous pour toutes ces merveilles ?