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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/142

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çailles ont eu lieu ; la noce se fera demain, et je t’invite à nous accompagner à l’église, puis à prendre part au banquet. Tu viendras, n’est-ce pas ? Je sais que tu aimes le bon cidre, et il y en aura, et du meilleur. À demain donc ; je compte sur toi.

Le vieillard, scandalisé et effrayé, avait continué de marcher, sans attendre son fils. Quand celui-ci se remit en route, ayant cru entendre quelque bruit derrière lui, il détourna la tête, et il lui sembla voir le pendu qui le suivait, avec son gibet. Il eut peur et se mit à siffler, pour se donner du courage. Mais comme il croyait avoir toujours le pendu et son gibet sur les talons, il fut saisi d’une frayeur panique et prit sa course vers sa maison, où il arriva tout haletant et bouleversé. Il se mit au lit, sans rien dire à personne, et ne put dormir, car toute la nuit il lui sembla voir Fanch Kertanhouarn qui grimaçait au pied de son lit, pendu à son gibet.

Le lendemain, c’était le grand jour. Quand il se leva, il était si pâle, si défait et si triste, que tout le monde le crut malade.

Cependant les invités arrivèrent en leurs plus beaux habits. Les deux garçons d’honneur étaient des premiers arrivés, et l’on se mit en route vers la maison de la fiancée, qui n’était pas éloignée. Là il y avait aussi nombreuse et joyeuse société. Le cor-