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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/146

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— Je te mets là sous la protection de Dieu, et s’il me donne la grâce de revenir d’où je vais, je promets de t’adopter et de t’élever comme mon propre enfant, et tu ne manqueras jamais de rien pendant que je serai en vie. Mais, hélas ! mon pauvre enfant, je crains fort que je ne sois plus exposé que toi à mourir bientôt.

L’enfant prit alors la parole, au grand étonnement de Kerglaz, et parla ainsi :

— Merci, mon parrain ; je vous revaudrai cela !

— Tu m’appelles ton parrain, mon pauvre enfant ?

— Oui, vous êtes mon parrain. Ne vous rappelez-vous pas avoir tenu sur les fonts baptismaux, pour le faire chrétien, l’enfant naturel d’une pauvre fille de votre village nommée Fantic Kerloho ?

— Oui, je me le rappelle bien !

— Eh bien, je suis cet enfant. Je mourus peu de temps après avoir été baptisé, et je suis aujourd’hui dans le paradis, parmi les bienheureux. Dieu m’a envoyé à votre secours, dans le danger où vous vous trouvez présentement, pour que je puisse reconnaître le grand service que vous m’avez rendu, en me servant de parrain, alors qu’aucun autre ne voulait le faire. Écoutez-moi bien ; faites de point en point ce que je vais vous