avec elle, et, toute la nuit, l’amie entend aussi crier : « Rends-moi, ma coiffe ! rends-moi ma coiffe !... »
La troisième nuit, la jeune fille couche hors de sa maison, chez une amie, et là encore, la même voix plaintive se fait entendre. Alors, elle va à confesse, et son confesseur lui ordonne d’aller reporter la coiffe à celle à qui elle a été enlevée, dans le cimetière.
Elle y va ; mais, le lendemain, on la trouva morte, dans le cimetière.
Comparez encore Le drap mortuaire, p. 303 du recueil de M. Sébillot, Contes populaires de la Haute-Bretagne.
Comme on le voit, la tradition du drap mortuaire ou du suaire, qui a aussi fourni à Gœthe le sujet d’une de ses ballades les plus fantastiques, est très-répandue en Bretagne.
L’ON EN A TOUJOURS SA PART.
l y avait une fois, dans une petite ville
de Basse-Bretagne, une jeune demoiselle
de famille noble, riche et jolie, et qui
menait une vie peu exemplaire. Elle s’appelait
Julie. Non loin de sa maison habitait une jeune
couturière, sage et jolie, et qui n’avait que le
travail de son aiguille pour vivre. Son nom était
Yvonne. Contente de sa condition, Yvonne était