toujours gaie et joyeuse, et chantait tout le long des jours, tout en travaillant. Aussi, était-elle aimée de tout le monde. La demoiselle, au contraire, n’était aimée de personne, à cause de son caractère fier et hautain. Un jour, elle demanda à sa mère :
— Qu’est-ce qui est cause, ma mère, que personne ne m’aime par ici, bien que je sois riche et bien parée, au lieu qu’Yvonne la couturière, une fille de rien, qui a à peine deux robes, est aimée de tout le monde ? Toujours il y a quelqu’un, vieux ou jeune, à causer avec elle et à l’écouter chanter ses vieilles chansons bretonnes.
— C’est que, ma fille, vous, vous êtes noble, demoiselle de haute lignée, et vous ne devez pas fréquenter ces sortes de gens, ni même faire attention à eux.
— Je voudrais pourtant en faire mon amie.
— Que dites-vous là, ma fille ? Faire votre amie d’une couturière ! Une demoiselle de qualité comme vous ne peut pas fréquenter ces sortes de gens, je vous l’ai déjà dit.
— Cela m’est égal, et je ferai comme il me plaît.
— Eh bien ! ma fille, puisque vous le désirez si ardemment, faites à votre tête, répondit alors la vieille dame, parce qu’elle faisait tout ce que voulait sa fille.
La demoiselle alla donc voir la couturière, et