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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/205

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laisser d’enfants. Il fut invité à assister à l’enterrement, comme les autres membres de la famille. Mais il ne s’y rendit pas, et ses parents disaient :

— Voyez donc François Caboco, qui n’est pas venu à l’enterrement de son oncle ! Mais quand il s’agira de partager ses biens, oh ! alors, il ne restera pas chez lui, sûrement.

Quand fut venu le temps de partager entre les héritiers l’argent et les biens laissés par l’oncle de Caboco, on fit connaître à celui-ci le jour où il fallait se rendre à la Roche-Derrien, chez le notaire. D’abord, il n’osa pas y aller, et il fit dire qu’il était malade. Comme il fallait qu’il fût présent, on prit un autre jour ; il y alla cette fois. Quand chacun eut reçu sa part et que tout fut terminé chez le notaire, tous les héritiers devaient dîner ensemble, dans la meilleure auberge de la ville. Mais Caboco partit aussitôt, pour s’en retourner chez soi, malgré toutes les instances que l’on fit pour le retenir. Il acheta, chez un boulanger, un peu de pain blanc, et le mit dans un sac qu’il avait emporté de la maison, afin de le manger sur la route, tout en marchant, une fois qu’il aurait quitté la ville. La mouche voltigeait et bourdonnait toujours autour de sa tête, et à mesure qu’il avançait, il sentait son sac, qu’il portait sur l’épaule gauche, devenir plus lourd,