Aller au contenu

Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/210

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

celui-ci lui répondit humblement et en le remerciant :

— Certes, je ne demande rien que vos bonnes grâces seulement.

Alors, le maître, voyant qu’il ne voulait rien accepter, lui donna la miche de pain, enveloppée dans une serviette, et glissa une pièce de six francs dans sa poche ; puis, en lui faisant ses adieux, il dit :

— Je te donnerai trois conseils, et je te prie de n’y pas manquer, mon ami, car ils te seront utiles. Je te donne d’abord ma trompe de chasse. S’il t’arrive d’entendre quelque bruit suspect, donne trois ou quatre coups de trompe, et aussitôt le danger s’éloignera. À la première place où tu t’arrêteras pour te reposer, regarde bien si l’herbe a poussé ; mets le signe de la croix à ton cou (fais le signe de la croix), et arme-toi au nom de Dieu[1].

Au premier endroit où il se reposa, après avoir mangé un peu, il se remit en route, sans songer à regarder autour de soi. Il oublia sa miche de pain en ce lieu, et fit environ une, demi-lieue. Alors il s’aperçut de son oubli, revint sur

  1. Ce passage est évidemment incomplet et altéré : d’abord on n’y trouve que deux conseils, au lieu de trois qui sont annoncés ; encore sont-ils fort vagues, le second du moins.