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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/27

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cesser de marcher, en mendiant son pain de seuil en seuil, qu’après avoir fait cent lieues, comme vous l’avez souhaité. À présent, il vous faut quitter votre ermitage pour aller à sa recherche, à pied, et en vivant de la charité publique, comme elle, car Dieu ne vous pardonnera que lorsque vous l’aurez retrouvée. Alors vous mourrez, et il vous appellera à lui, car vous aurez fait pénitence suffisante. Mettez-vous en route, sans autre délai.

— Mais quelle route prendre ? De quel côté s’est-elle dirigée ?...

L’ange disparut sans répondre.

Le vieillard, accablé de douleur, prit son bâton et se mit en route, au hasard. Mais laissons-le battre les chemins de tous les côtés, et retournons à la bergère ; nous le retrouverons aussi plus tard.

La pauvre bergère, après beaucoup de peine et de mal, et les cent lieues faites, arriva enfin chez une riche veuve, qui fut si touchée de son malheur et si charmée de sa douceur, de sa bonne mine et de sa piété, qu’elle la garda à son service.

Cette veuve avait un fils, qui devint amoureux de la jeune fille et voulut l’épouser. Mais sa mère et sa famille refusèrent de consentir à cette union, car, outre qu’ils étaient riches, ils étaient aussi de haute noblesse. Le jeune homme passa outre, tant il était amoureux, et il épousa la jeune fille.