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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/273

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mari et ses enfants. Elle faillit en crever de colère et de rage, et elle s’écria :

— Laissez faire ; ils auront encore affaire à moi !

Elle envoya une lettre à sa belle-sœur, pour la prier de venir dîner au château avec son mari, et faire visite à son frère, qui était toujours malade et retenu au lit par son pied, qui était, à présent, horrible à voir.

— Oui, dit Jeanne, quand elle eut lu la lettre, il faut que j’aille, à présent, voir mon frère, pour lui retirer l’épine du pied et le guérir, comme je le lui avais promis, quand j’aurais retrouvé mes deux bras qu’il m’avait coupés.

Elle se rendit donc avec son mari à l’invitation de sa belle-sœur. Les enfants restèrent à la maison.

— Te voilà donc, ma pauvre sœur, toi que j’ai traitée d’une façon si barbare et si inhumaine ! s’écria Jean en revoyant Jeanne.

— Oui, mon pauvre frère ; je viens pour te guérir et mettre un terme à tes souffrances, car toi aussi tu as beaucoup souffert.

Et elle s’approcha de son lit, l’embrassa tendrement, puis elle retira sans difficulté l’épine de son pied, et aussitôt il se trouva guéri.

Cependant la méchante belle-sœur dépêcha deux domestiques chez Jeanne, avec ordre de tuer