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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/274

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ses deux enfants, en l’absence du père et de la mère, et de lui apporter leurs cœurs. Les deux hommes, ayant été bien payés, partirent. Quand ils arrivèrent au château, les deux enfants jouaient dans la cour ; mais, dès qu’ils aperçurent ces envoyés à mauvaise mine, ils coururent se cacher dans la maison. Les deux assassins, embarrassés de savoir comment s’y prendre pour exécuter leur besogne, se disaient entre eux :

— Que ferons-nous ? demanda l’un.

— Les tuer, répondit l’autre, puisque nous avons reçu l’argent.

— Je n’aurai jamais le cœur de tuer ces pauvres petits enfants ; ils sont si gentils ! reprit le premier.

— Comment, tu recules déjà ? Tu as reçu l’argent, et il faut faire l’ouvrage ; je ne vois que ça, moi ! dit le second.

— Mais il nous serait plus facile de tuer les deux chiens que voilà, et de porter leurs cœurs à notre maîtresse ; elle n’en saura rien, car le cœur d’un enfant et celui d’un chien, ce doit être à peu près la même chose.

— Cela est en effet plus facile et moins dangereux, répondit l’autre ; tuons donc les deux chiens.

Ils tuèrent les deux chiens, dont l’un était celui qui avait accompagné Jeanne dans le bois et l’y