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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/278

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XII


le petit agneau blanc.


Il y avait une fois, il y aura un jour,
C’est le commencement de tous les contes.



Il y avait une fois un roi qui était veuf. Il avait deux jeunes filles dont l’une était jolie, et l’autre ne l’était pas. La jolie, qui se nommait Marguerite, conseillait à son père de se remarier, et l’autre, qui avait nom Louise, l’en dissuadait, si bien que le vieux roi ne savait ce qu’il devait faire. Il se remaria pourtant.

La nouvelle reine, qui n’était ni belle ni bonne, aimait Louise, qui était, comme elle, laide, colère et méchante, et elle n’aimait pas Marguerite, qui était jolie, douce et bonne. Louise accompagnait partout la reine, qui lui achetait souvent de belles robes et de riches parures, et la pauvre Marguerite, mal vêtue, presque en guenilles, était envoyée, tous les matins, de bonne heure, garder les moutons, sur la grande lande, avec un morceau de pain noir, du pain de chien, et parfois une crêpe moisie pour toute pitance.