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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/29

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visite habituelle à la sainte Vierge, dans la crainte de ne pouvoir y aller plus tard.

Mais, hélas ! quand elle rentra, elle trouva toute sa maison en deuil et en pleurs ! Un grand malheur était arrivé, pendant son absence. Son fils, en jouant et en courant par la cuisine, était tombé dans une chaudière remplie de lait bouillant, et il était déjà mort ! Au lieu de pousser des cris et de se lamenter, à cette terrible nouvelle, elle se contenta de dire avec résignation :

— Dieu me l’avait donné, et Dieu me l’a ôté ; que son saint nom soit béni !

Puis elle prit le corps de son pauvre enfant, l’embrassa tendrement, et, l’ayant déposé dans son armoire, elle s’occupa des préparatifs du repas, comme si aucun malheur n’était arrivé, et dit aux gens de sa maison de faire comme elle. Les invités arrivent et demandent à voir l’enfant ; la mère leur répond qu’il dort en ce moment et qu’ils le verront, à la fin du repas. On se met à table ; les convives sont gais et contents ; tous sont heureux de cette réconciliation.

Un peu avant la fin du repas, la jeune femme, descendit pour distribuer leur part à ses pauvres, qui attendaient dans la cour du manoir. Après qu’elle eut donné à tous ses pauvres ordinaires, un vieillard à barbe blanche, courbé sur un bâton et ayant de la peine à se soutenir sur ses jambes,