Aller au contenu

Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/295

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que je prépare pour mon souper, et il y en a si peu ! Je n’ai aussi qu’un seul lit.

— Si vous vouliez nous loger quand même, nous passerions la nuit sur la pierre du foyer.

— Entrez alors, mes pauvres enfants, car j’ai pitié de vous.

Les enfants entrèrent et racontèrent leur histoire à la vieille. Celle-ci les écouta avec intérêt, puis elle leur dit :

— Vous êtes bien jeunes, mes pauvres enfants, pour être ainsi seuls par les chemins ; mais, si vous voulez rester ici avec moi, je partagerai avec vous le peu que je possède.

Les enfants acceptèrent.

Le lendemain matin, l’aîné, qui s’appelait Fanch (l’autre avait nom Allain), dit à Marie :

— Écoute, sœur, tu n’as encore fait aucun usage de la baguette blanche de notre père l’ermite ; si tu demandais deux fusils, un pour Allain et l’autre pour moi, nous irions chasser tous les jours dans le bois, pendant que toi tu resterais à la maison avec la vieille, pour l’aider à nous préparer à manger le gibier que nous prendrions.

— Tu as ma foi raison, frère, répondit Marie, et je vais suivre ton conseil.

Et prenant à la main sa baguette, elle dit :

— Par la vertu de ma baguette blanche et la