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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/299

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gnait, ses beaux cheveux d’or flottant sur l’eau.

Elle saisit une poignée de ses cheveux, l’enroula autour de sa main droite et secoua fortement la princesse. Celle-ci cria, supplia, puis menaça, mais le tout en vain, car la jeune fille ne lâchait pas prise et disait :

— Rendez-moi mes frères ! rendez-moi mes frères !

Elle finit par promettre de les rendre, et Marie lâcha prise alors. La princesse sortit de la fontaine, s’habilla et dit à Marie :

— Mille bénédictions soient sur vous, car vous m’avez délivrée, moi et une foule d’autres qui, depuis tant d’années, étions retenus ici enchantés par un magicien. Tout à l’heure, quand vous arriverez dans la cour où vous avez vu tant de chiens enchaînés quand vous êtes entrée, au lieu de chiens, vous verrez autant de princes, de ducs, de seigneurs et de gens de toute condition, qui étaient venus ici pour me délivrer, et que le magicien a changés en chiens. Ils s’empresseront autour de vous, pour vous remercier de les avoir délivrés, puis ils partiront dans toutes les directions, pour se rendre à leur pays, car à partir de ce moment, le magicien aura perdu tout pouvoir sur eux. Quand ils seront tous partis, nous monterons tous les quatre, vos deux, frères et nous deux, dans le char du magicien, qui vole