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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/70

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— « Me reconnaissez-vous, seigneur ? regardez-moi, et regardez encore.

— « Hélas ! excusez-moi, madame ; jamais de ma vie je n’eus l’honneur de vous voir avant aujourd’hui.

— « Avez-vous donc oublié que vous prîtes jadis la Mère de Dieu pour votre mère, de préférence à toutes les autres saintes ? Je suis la Mère de Dieu, et vous viendrez, sans tarder, votre fils et vous, nous voir au paradis. »

Alors l’évêque parla aussi de cette façon :

— « Me reconnaissez-vous, seigneur ? parlez franchement.

— « Excusez-moi, monseigneur ; jamais je n’eus l’honneur de vous voir avant aujourd’hui.

— « Avez-vous donc oublié que vous prîtes jadis saint Corentin pour votre père ? Je suis saint Corentin, et, sans tarder, il vous faudra venir avec moi au paradis, vous et votre jeune fils. »

Et le vieillard lui dit aussi, à son tour :

— « Savez-vous qui je suis ? »

— « Excusez-moi, répondit-il ; je n’ai pas l’honneur de vous avoir jamais vu ailleurs que sur la mer.

— « Je suis le malheureux dont vous avez fait