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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/71

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enterrer le corps avec les trente écus que vous avez donnés à sa femme. Pour récompense de votre charité, vous viendrez, sans tarder, votre fils et vous, me rejoindre au paradis[1]. »

Quand le seigneur et son jeune fils entendirent cela, ils tombèrent morts sur la place, et saint Corentin et la Vierge Marie les conduisirent tout droit au paradis.

Ô jeune homme heureux mille fois d’avoir pris saint Corentin pour père et de l’avoir toujours aimé ! Vous avez été heureux dans votre vie et heureux dans votre mort d’avoir mis en lui votre confiance.

Peu de temps après, la dame revint et trouva son mari et son fils morts ; elle trouva son mari et son fils morts ; ô douleur, ô crève-cœur sans égal !

Nul ne saurait dire l’étendue de sa douleur. Le cœur lui faillit et, sans pouvoir prononcer un seul mot, elle tomba sur le corps de son fils, comme si elle était morte elle-même.

  1. Cet épisode du mort que l’on fait enterrer et qui vient ensuite à l’aide du héros du récit, dans le danger et les épreuves auxquelles il est soumis, se rencontre fréquemment dans les contes populaires.