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Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/142

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que nous avions autrefois et que le travail avait un peu ridés.

— Approche, mignonne, lui dis-je encore.

Je la pris aux fesses, la fis asseoir sur mes genoux et présentai son joli portrait à l’assemblée ; j’y porte ensuite la main :

— Il est bien nu, mon enfant, ne te l’a-t-on pas dit ?

— Eh ! mais, l’on m’a bien dit que je devais avoir des cheveux là.

— Tu l’as donc montré ? reprit Fanny.

— Mademoiselle, répond la Baisecul, l’on m’a dit que c’était l’usage en entrant chez vous ; il fallait bien le suivre.

— Fort bien, dit Julie, mais ceux à qui tu l’as montré, que t’ont-ils fait voir.

— Oh ! mon Dieu, répondit l’enfant, un morceau de chair aussi gros et presque aussi long que mon bras ; et ils ont voulu me l’enfoncer dans le ventre, en me disant que ce trou que j’ai au bas est fait exprès pour cela, et que c’est dommage de ce qu’il est encore sans cheveux.

— Dis donc sans poil, ripostai-je.

— Vous avez raison, mademoiselle, c’est de poil qu’ils ont parlé ; ils ont bien voulu faire ce qu’ils disaient, mais cela me faisait tant de mal, je criais si fort, qu’ils se sont lassés.

— Tu mens, coquine, milord en est venu à bout.

— Oui, a-t-elle innocemment avoué, je voulais vous le conter.