Aller au contenu

Page:Mémoires artistiques de Mlle Péan de La Roche-Jagu, écrits par elle-même.pdf/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
– 5 –

pour me faire un piano. Je voulus avoir un maître, on fit venir alors un instrument, je l’eus quinze jours avant de prendre ma première leçon, je ne le quittais plus de toute la journée ; et sans connaître même mes notes, que je marquais à cet effet avec de la craie, j’avais déjà composé plusieurs petits airs. Je fis de rapides progrès, – Je n’avais que quinze mois de leçons lorsque le malheur commença à me frapper. Mon père perdit une fort belle place qu’il occupait : il était directeur en chef de l’hôpital de la Marine ; à cette époque l’on supprima, dans tous les ports de mer, cette place.

Ensuite, par de fausses spéculations, ma famille se trouva tout à coup dans la gêne et doublement désolée au moment de donner à leur fille chérie une éducation qu’ils désiraient rendre aussi brillante que possible.